lundi 28 décembre 2020

27 décembre 2020 : Sortie Roumégas

Rédacteur : Pascal 
Localisation : Roumégas (Commune de Labruguière) 
Participants  : 1 Pascal Hernandez  
But : Désobstruction
Durée : 4 h
 
Lien vidéo
https://youtu.be/_dC3yL_2crE

Énième désobstruction au RM86, mais emmener les échelles aura été un peu fastidieux... Étaient-elles nécessaires ? Je me pose la question de savoir qui est le plus pénible : transporter les échelles ou escalader l’espèce de ressaut ?

 

Bref, toujours le même parcours jusqu’au ressaut menant au réseau supérieur : pose de l’échelle, crapahutage et bifurcation sur la gauche, attention à ne pas glisser dans les petits puits, et me voilà arrivé au début du « tunnel ». Je m’avance jusqu’à la bauge que Sylvain et moi avions creusé pour permettre le confort entre deux rampings et je commence à creuser et remplir la gamatte. La terre, même humide, est meuble, et c’est presque plaisant à travailler… Par contre je n’ai pas d’acolyte et il me faut ramener moi-même la gamatte à l’entrée du tunnel que je vide dans un des petits puits donnant dans l’eau du réseau actif. Fatigant tous ces aller-retour…

J’ai tiré une dizaine de gamattes et le temps passant il me faut songer à sortir. J’ai averti que je serai
dehors entre 19:00 et 20:00 et il est presque 19:00…

 

Il aurait fallu que je commence à 9 heures du mat, j’aurais ainsi pu avancer un peu plus, mais ces deux/trois mètres « confortables » que j’ai creusés, ce n’est déjà pas si mal… Surtout au vu des conditions.

Bordel d’échelles qui se coincent de partout dans le méandre d’entrée !

Le froid est saisissant (mais moins que ces derniers jours) alors tant pis pour le 4X4, je me changerai chez moi...


 

mardi 1 décembre 2020

Sortie vers le Roumégas/la Resse. 29 novembre 2020

 

Rédacteur : Pascal
Localisation : Aven de la Resse (Roumégas)
Participants  : 1 Pascal Hernandez
But : Observer une perte/aven découvert cet été
Durée : 3 h

Lien vidéo 

https://youtu.be/8gbr5RBi1Hc  

Sortie vers le Roumégas/la Resse

Le ciel est bleu. Soleil sourit.

Nouvelle observation d’un aven découvert cet été… L’aven de la Resse.

Aven situé à environ 50 m en parallèle à la grotte de la perte de la Resse (1.7 km).

Cet aven est également une perte encore active dès que la Resse se charge… L’eau qui coule au fond est audible même si le débit reste anecdotique – en tous les cas à ce jour.

Par contre, les trois mètres descendant de l’entrée sont assez dangereux, les racines permettent une certaine « armature » maintenant la terre et les galets, mais pas toujours… Ensuite, se fait voir la « roche mère » beaucoup plus engageante, blanche, et piquetée par le passage de l’eau. Hélas, d’autres « galets » sont là aussi, au-dessus de la tête, juste tenus par de la terre… Le sol est rempli de blocs et de galets déjà tombés, ce qui confirme qu’à n’importe quel moment cela peut encore dégringoler. D’ailleurs, au passage en « siège », ma tête touchant un peu le « plafond », un tas de terre est venu pleuvoir sur moi…

Ensuite tout se rétrécit mais c’est franchissable jusqu’en bas, après je ne vois plus rien et étant seul, je ne veux pas m’y aventurer. Même en ayant averti quelques personnes de ma présence dans ce trou, avec envoi des points GPS, si cela venait à s’effondrer c’est immédiatement que j’aurais besoin d’aide et pas dans 6 ou 8 heures… Et je suis seul et personne pour rester devant. Donc je ne tente pas le diable…

Je ressors et vais m’attaquer à l’autre trou qui se trouve à 3 mètres d’où je sens également du frais sortir. J’enlève quelques grosses pierres (j’avais déjà commencé une petite désob l’été dernier), coupe une grosse racine qui emprisonne un gros bloc/galet, mais impossible de bouger ce dernier ; trop lourd ! Là aussi faudrait faire un gros déblayage, à plusieurs... 

Puis je visite un autre "trou" découvert sous un remblai un peu plus haut dans une barre de calcaire séparant deux champs. Là, également, faudrait voir...

Je filme un peu tout ça et je décide de rentrer. À défaut d’exploration souterraine, j’aurai un peu marché, respiré l’air de la terre et des végétaux… C’est mieux que le placo de mes murs !

 

lundi 23 novembre 2020

Du 24 au 29 octobre 2020 : camp d'automne

Rédacteurs : Patrick C. et Jean B.

Lieu : communes de Courniou et Saint-Pons de Thomières (34)

Après de belles avancées cet été et les promesses de nouvelles découvertes dans les grottes du Deux cents balles et du Portable, le camp prévu à l’automne devait être l’occasion de poursuivre nos efforts pour explorer, découvrir et topographier ces cavités.

Mais deux événements sont venus perturber ce programme. Ce fut d’abord l’annonce de restrictions sanitaires pour faire face à l’épidémie de Covid 19 qui a fait renoncer nombre de participants. Le deuxième événement a été plus heureux, car en milieu de camp, une belle petite première a permis de concrétiser des efforts engagés depuis plusieurs années.

Comme à chaque camp, c’est Patrick qui s’est chargé de l’intendance, avec cette année en prime les approvisionnements nécessaires à la désinfection et aux mesures barrières anti-contamination.

 

Samedi 24 

Matin (Jean B, 3h) : Pendant que Patrick termine les courses à St Pons et la préparation de la semaine, Jean va faire de la prospection au sud de la Salesse. Il note et visite quelques trous potentiellement intéressants, dont un déjà remarqué cet été, et qui n'a rien de nouveau ... 

Après-midi (Pierre P, Patrick C, Jean B, 3h) : nous décidons de faire une après-midi de prospection entre Courniou et la vallée de Teussines en partant de la piste forestière. C’est ainsi que sont localisées les quatre très belles dolines de Teussines. Elles sont orientées Est-Ouest, dans le sens des couches géologiques.

Après un peu de prospection en surface dans cette zone, le groupe repart en voiture vers le col de Ste Colombe pour redescendre sur les Verreries de Moussans et Courniou. Jolie balade sous le soleil automnal ! C’est l’occasion d’une petite visite rapide aux deux dolines/effondrements des Verreries de Moussans apparues en fin 2018-début 2019.

 

Dimanche 25

Matin (Pierre P, Jean B, 3h) : visite de la galerie à droite de l’entrée du Portable, que nous avons commencé à ouvrir cet été (longueur environ 10-12m, en descente sur 6-7 m) elle reste à élargir ; puis travail de désobstruction au Dyson (galerie supérieure), une petite avancée mais rien de significatif. 

Après-midi (Patrick, Pierre, Jean, puis Pascal, 3h) : en prospection nous retrouvons de nombreux trous de blaireaux. Un site vu par Jean en 2016-2017, et revu par Eddie, André et Patrick en 2018.

Nous continuons alors les recherches dans un enchevêtrement de branches, de ronces et autres péripéties, qui nous font passer devant un très beau gîte de sanglier qui manifestement n’a pas été quitté depuis bien longtemps. Nous apprendrons le lendemain qu’effectivement un sanglier de 52Kg avait été tué juste à côté le matin même !

Mais ce que nous n’avions pas encore vu c’était ce qui se trouvait un petit peu plus bas …

Un petit trou de 5 à 10 cm de diamètre, dans la mousse, attire le regard de Patrick car une toile d’araignée semble bouger. La mousse enlevée permet de voir un orifice qui part en direction de la montagne au milieu de cailloux, plus ou moins enchâssés les uns sur les autres. Les trois copains se réunissent là et après un petit quart d’heure ont la chance de voir l’ouverture devenir très facilement pénétrable. Un coup de lampe nous permet d’apercevoir un loir qui fuit à quelques mètres devant nous au fond de la cavité …

Pierre pénètre le premier et aussitôt passée l’ouverture il se retrouve debout dans une jolie diaclase très propre de 2 à 3 mètres de large. Devant lui la « la galerie du loir » continue ; sous lui, la diaclase se pince et devient impénétrable. Elle mesure environ 6 à 7 mètres de profondeur. Pierre explore la galerie du loir remontante, mais malheureusement de ce côté-là aussi le passage devient trop étroit.

Les "Trois Blaireaux", entrée

Il ressort et Jean y va à son tour. Il confirme hélas les propos de Pierre. C’est beau, très propre, mais sans suite apparente facile. Il faudra peut-être revenir pour vérifier toute la cavité, particulièrement le sommet de la galerie du loir et peut être aussi un semblant de départ vers la gauche au niveau de l’entrée. Quant au fond, étroit, il demanderait pas mal de travail. Toute modeste que soit cette découverte nous sommes très heureux et décidons de la baptiser « La grotte des trois blaireaux » à suivre ….. ! La cavité et tellement propre que l’on peut faire l’aller et retour « en costume », sans se salir. C’est bien rare de trouver cela dans le St Ponais!

La grotte ou faille des Trois Blaireaux, offre 15 m de développement, environ 10 m de profondeur et des suites possibles en hauteur (Nord) ou vers le bas (Sud) à condition d’élargir la faille qui se resserre vers le bas.

Départ de Pierre à 18h pour arriver avant le couvre-feu… petit Covid oblige !

 

Lundi 26

Les nuages sont accrochés à la montagne. Il bruine. Le temps est triste ; nous allons un peu nous mouiller …

Matin (Patrick C, Pascal H, Jean B, 2h30) : Pascal nous rejoint pour la journée. Nous partons afin de tester une ancienne désobstruction. En réalité, après remué quelques cailloux, nous tombons sur de la bonne terre bien dense. Aujourd’hui le trou, si trou il a, est totalement colmaté. S’il y a eu du courant d’air, il a dû attraper un rhume ou le Covid car il a nez totalement bouché ! A midi nous plions bagage et on verra plus tard (et sans bruine !) la suite des recherches. Aujourd’hui le « ventre » du trou est bouché !…

Après-midi (Pascal H, Jean B, 3h) : Patrick part faire des courses et travaille au local pendant que Jean et Pascal se dirigent vers un autre chantier de désobstruction dans le Trou du Belvédère. C’est une entrée découverte il y a peu par Pascal, Sylvain et Matthias. Pas de souffle, mais 4-5 m de galerie pénétrable en plein massif (vers l’ouest). Nous avançons de quelques dizaines de centimètres : la galerie part légèrement en pente vers le bas, il faut mettre « au gabarit » pour travailler à l’aise.

 Pascal, dans le trou du Belvédère, appliquant la technique du creusement dite « de la pointe de la botte »

Mardi 27

Ce matin, Michel S et Jean-Marc A arrivent de Toulouse. Autour du café de 9h, nous commençons par faire le bilan des activités des premiers jours du camp et nous nous donnons quelques objectifs.

Matin (Patrick C, Michel S, Jean-Marc A, Jean B, 2h) : accompagnement de l’adjoint au maire de Courniou chargé de relever les capteurs de Radon (une douzaine) posés dans la grotte de La Fileuse de Verre (Devèze) il y a un peu plus de 4 mois : nous partageons les tâches, Patrick décroche les capteurs, Jean-Marc fournit les sachets, Jean les empaquète et l’adjoint de mairie François note les numéros, c’est une affaire rondement menée !

Les mesures confirmeront certainement les données du relevé précédent : la présence de radon naturel est normale dans un endroit confiné, mais ce gaz ne présente pas de danger pour les visiteurs ou les accompagnateurs.

Au cours de cette visite, nous observons un petit rhinolophe dans la salle en bas du grand escalier et un autre dans la galerie de sortie en haut. C’est encore peu mais nous sommes seulement au début de l’automne. Certains hivers, on peut trouver jusqu’à une quinzaine de petits et grands rhinolophes.

Après-midi (Michel S, Jean-Marc A, Jean B, 4h) : tentatives d’élargissement au Châtaignier. Quelques écailles de roche en moins, trois travailleurs au bord de la crise de nerf, et le passage qui résiste toujours.

 

Mercredi 28 

Matin (Michel S, Jean-Marc A, Jean B, 4h) : Michel et Jean-Marc souhaitant parfaire leur connaissance de tous les « trous » de la région, nous nous décidons pour une visite d’Anaïs. Jean en profite pour reprendre de zéro la topographie au Disto X2.

Anaïs, données brutes issues du Disto X2, projection isométrique avec le logiciel Visual Topo


Après-midi (Arnoult S, Michel S, Jean-Marc A, Jean B, 5h) : Le groupe va aujourd'hui tester une hypothèse dans une des cavités de la région. Michel avait noté depuis plusieurs années un passage souffleur dans un éboulis situé sous une salle. Ce trou n’était pas très engageant et personne n’osait trop imaginer quel bloc il fallait commencer à retirer sous peine de tout voir s’écrouler, tel un Mikado géant !

Une fois arrivés sur place, deux groupes se forment : Arnoult et Michel sous la salle, Jean-Marc et Jean dans la salle, 3 mètres environ au-dessus de l’autre groupe. Immédiatement le contact est établi, quelques blocs sont retirés, mais l’effondrement envisagé commence dans le boyau d’en dessous : Michel et Arnoult sont à l’abri, mais on risque de tout boucher, il faut décider, va-t-on passer par le haut au risque de boucher le passage du bas ?

Finalement, c’est par le haut que l’équipe décide de passer et que les blocs commencent à être retirés ; un passage se fait jour. Soudain c’est tout le sol, qui descend de quelques centimètres, en dessous plus possible de passer ! Les ardeurs se calment un peu et nous décidons de faire la chaîne tous les quatre pour alléger le poids de l’enchevêtrement de blocs.

Au bout de quelques minutes, le passage est suffisant pour laisser passer Jean. Il tombe dans une salle de bonne taille, aux parois couvertes de grands coups de gouges. Pas de passage évident au premier coup d’œil, mais Jean repère toutefois un petit trou dans le sol contre la paroi vers l’est.

Les copains se relaient, prudemment, pour aller visiter la salle. Conscients que le passage à peine ouvert pourrait se refermer derrière eux, ils décident dans un premier temps de laisser toujours un membre de l’équipe en arrière, au cas où …

Le temps avance, il est 17h30, nous décidons de nous donner encore une petite demi-heure. Pendant que Jean-Marc assure la sécurité et surveille la montre, Jean retire quelques blocs contre le mur de la nouvelle salle, Michel et Arnoult s’attaquent à un autre trou qui laisse entrevoir une suite dans le sol. Jean ouvre en premier « son » passage, mais déception, il n’avance que de quelques mètres. Ce sont Arnoult et Michel qui ont touchés le jackpot, la suite à l’air beaucoup plus évidente par là.

La "clé de voute", vue d'en dessous, elle tient ...
 

Encore quelques minutes et c’est Arnoult qui s’engage… « super, c’est énorme, génial », il commence à visiter la suite que nous appelions de nos vœux. « C’est 18h » nous dit alors Jean-Marc, mais pas question d’arrêter tout de suite, la visite commence, les possibilités sont importantes, …, tout heureux, mais raisonnables, nous nous décidons finalement à ressortir, et à revenir le lendemain ! 

Arnoult, sous de belles draperies

 Le deuxième passage dans les blocs du sol donne sur un réseau estimé d’abord à au moins 150 m, s’étendant vers l’Est, entre parois de schistes  et de calcaires. 

Jeudi 29

Journée complète (Arnoult, Michel, Jean-Marc, Jean, 8h) : aujourd’hui, évidemment, c’est la suite de l’exploration du nouveau réseau découvert la veille. De nombreuses possibilités sont fouillées, vers le haut, le bas et vers l’est. Jean a pris son matériel de topographie : 220 m de galeries nouvelles sont notées.

Jean, Disto X2 et smartphone en main

Il y avait un doute la veille, maintenant c’est sûr, nous ne sommes pas les premiers ! Des traces anciennes (empreinte de chaussures type Pataugas, restes de lampe à carbure) sont découvertes. Pourtant nous sommes au moins sûrs d’être les premiers à emprunter le passage ouvert la veille. Cela veut dire que nos prédécesseurs sont venus d’ailleurs, mais impossible de déterminer par où ils sont passés avec certitude.

La suite de l'exploration nous permet d'établir des jonctions avec des parties déjà connues de cette cavité. C'est sans doute par là qu'ils sont passés dans le temps, mais les passages se sont refermés depuis; à moins qu'il n'y ait une suite inconnue encore ?

C'est la fin du camp.

Le nouveau confinement nous oblige à interrompre nos explorations. Chacun repart dans ses pénates, non sans se dire : on reviendra !!

Michel, Jean-Marc, Jean, Arnoult

Bibliothèque du SCMNE

Avant son départ du camp, Arnoult fait don au club de deux ouvrages qu’il a écrits. Grand merci à lui, voici une lecture qui tombe à point en cette période de confinement !

1992 – Arnoult Seveau et Luc-Henri Fage - La mémoire de brumes – Traversée interdite chez les Papous de Nouvelle-Guinée (site leslibraires.fr)

2016 – Arnoult Seveau – Roger, une vie de berger entre Durance et Luberon (Les mémoires de Roger Jouve, lien)