jeudi 6 juillet 2023

ARBAS/SALEICH (31160) le 1er juillet 2023. RÉSEAU FÉLIX TROMBE - GOUFFRE DES "HÉRÉTIQUES"/TDV

Rédacteur : Pascal et Natacha Le Ray
Localisation : ARBAS
Participants : 2 - SMSP Natacha et SCMNE Pascal
But : Se débrouiller tout seul...
Durée : TPST 8 heures
 
 
 
Les deux acolytes se sont lancé un défi : Sortir à deux alors que la donzelle est plutôt du genre à rabâcher la "règle de sécurité de 3 minimum" et que le zigue est plutôt du genre loup solitaire. L'objectif principal est de gagner en autonomie et en confiance pour Natacha : et pour cette raison ils avaient convenu qu'elle serait la chef d'équipe et en tête de progression... Les deux, ne connaissant absolument pas le gouffre : Natacha si quand même les puits, les voilà donc partis sur la Coume pour un aller-retour "Les Hérétiques-fond de la salle du trou du vent". Entrée à 14h, descente de la succession de puits sans problème malgré un passage étroit et quelques '"putains” qui fusent car, pour ceux qui connaissent le Pascal, c'est son expression dans toutes les situations et à toutes les sauces (pimentée, aigre-douce…). Tout se passe donc pour le mieux sauf, comme dit plus haut, le passage à étroiture verticale qui débouche sur un fractio – « Faut pas descendre trop bas dans la boucle » lui avait dit Natacha depuis le bas du puits, ce qu’il a fait quand même ! Il n’avait pas prêté attention, du coup ; impossible pour lui de se longer pour raccrocher le descendeur sur l’autre corde... Alors poignée et pédale sorties, hissage, se longer, changement de corde et descente... Dernier puits : côte -70.


Arrivés dans la salle des 2 Aix c’est la rencontre avec des groupes arrivant du Mile (dont un jeune ado qui semble bien affaibli) ; il y a les départements du 66, 81 et 65 , ils sont tous mouillés et plein de boue ; ils sont là pour remonter par les Indomptables ( Et bien évidemment, chaque personne rencontrée, et ce sont des blablablas interminables ; Natacha ne peut s’en empêcher…). Eux, Natacha et Pascal, préfèrent une sortie « tranquille » : pas d’eau, pas de boue jusqu’au cou, z’ont uniquement envie de profiter de l'immensité de la salle du TDV ; du contemplatif quoi !… Le bruit de l'eau est assourdissant et pourtant, un des spéléos qu’ils croisent leur raconte qu’aujourd'hui c’est même assez calme : « Hier vous auriez été bien arrosés dans les Hérétiques ! ». Parfait, se disent-ils : nous ressortirons par où nous sommes venus...

TDV : Effectivement, l'endroit est gigantesque, la descente se fait dans un dédale de blocs entre calcaire et marbre noir. L'ambiance entre les deux loustics est à la rigolade et même, comme deux ados attardés, ils déclenchent une bataille de boules de sable sur la plage… (Oui oui, y-a une sorte de plage dans le TDV!) Puis la descente se poursuit sans vraiment suivre les cairns, ça n'en finit jamais ! Sans blague, ce doit être 500 mètres de descente à travers des blocs énormes, au moins 100m de dénivelé avec l’eau qui coule ici et là… Oui, c’est grandiose, superlatif, et ils sont bien petits au milieu de ce volume colossal !

Pause déjeuner. Ils commencent un peu à avoir froid mais qu’importe, ils ont la ferme intention d’aller jusqu’au fond du TDV. Côte -200m. Et, grâce au sens inné de l'orientation de Natacha, après être passés derrière un bloc énorme, ils escaladent une partie de la salle ; « tiens, des pas, continuons, curieux ça, sur la topo ça ne remonte pas en fin de salle...» et ils crapahutent, montent, montent, montent dans un océan d’éboulis, entre blocs instables et pierrailles... « Merde, où on est ? » Ils rebroussent chemin, puis tombent sur le pertuis et la jonction qui va vers le Mile et qu’ils ne reconnaissent pas tout de suite, c’est d’ailleurs Natacha qui fait l’association d’idée avec le TM écrit sur une minuscule plaque réfléchissante, là, au dessus de la jonction. Retour sur leurs pas. Explorations à droite et à gauche ; - « non, nous ne sommes pas passés par là ! » affirme Pascal. Ensuite, ils re-contournent un immense bloc ; une véritable montagne plutôt…Natacha commence à angoisser. La peur de se perdre dans cette immensité ne lui donne pas l’envie... Heureusement, ils retrouvent rapidement l'endroit du picnic, sauvés ! Histoire de détendre l'atmosphère, Pascal sort la musique enregistrée dans un vieux portable mais le Bluetooth ne fonctionne pas et dans l’élan ils s’aperçoivent qu'il est déjà 18h. La zizique ce sera pour une autre fois ! A l'idée de rater l'apéro, et surtout, de faire intervenir un secours ; ça remet les esprits en place… Natacha estime la sortie à 21h… Chaud !

Le chemin de retour semble interminable ! La fatigue commence à se faire ressentir. Ils rient un peu moins au fur et à mesure que les aiguilles de l’horloge tournent… Passage du petit méandre étroit et c’est enfin la remontée du premier puits. Deuxième « couac » : le Croll du Pascal a du mal à faire coulisser la corde vers le bas et il doit ravaler ; bah, c’est peut être dû à la corde qui est rêche et du fait qu’il n’y a pas encore assez de poids en dessous ; seulement, alors qu’il se trouve en plein milieu du P24, dans la partie la plus verticale, le Croll ne coulisse toujours pas et il lui faut ravaler sans cesse en étant en tension sur la jambe et le bras gauche ; cela devient épuisant... Il peste sa race et décide de s’asseoir sur une minuscule corniche en pleine paroi, les pieds ballant dans le vide, et envisage même d’ouvrir le MAVC pour changer de Croll ; car en général il en a toujours un deuxième avec lui, au cas... – même si ça peut faire sourire certains. Lorsqu’il fait connaître ses intentions à la Natacha tout là-haut, celle-ci rentre dans une fureur pas possible et se met à lui gueuler dessus comme une sauvage. (J’avoue ! NDLR Natacha). Il rigole parfois à lui répondre mais reste très énervé contre cet enculé de Croll. Donc, il lui faut choisir entre prendre le risque de s’éclater en bas ou s’épuiser à mort en plein milieu de la verticale : choix quelque peu cornélien ! La Natacha est toujours en train de gueuler sur lui et lui déverse dessus toute sa colère genre : - « Tu me fais chier, tu t’entraînes à faire des tractions chez toi alors arrête de te plaindre, espèce de connard, bordel ! » (bref, des encouragements et de la bienveillance... ). Ça le fait se marrer oui, car il sait qu’elle le voit déjà s’éclater en bas comme un œuf ! Finalement, après réflexion, le Pascal choisit l’épuisement et comme effectivement il s’entraîne chez lui à faire des tractions à la barre ; c’est vrai, ça aide… Et c’est reparti ; tous les mots de charretier y passent… Petzl en prend plein la gueule même sa maman et ses aïeux… Et RHAAA et RHAAAA… ENFIN LE PUTAIN DE FRACTIO ! Et là, sur le bord du puits, assis, il peut enfin défaire le baudrier et changer de Croll, et Ô miracle ! (là les amis, faut s’imaginer une musique céleste et tout ) : Il se met à remonter les derniers puits comme sur un nuage, serait-il même en apesanteur ? On dirait… Il a même envie de rouler une gamelle à son Croll... Se sent même de remonter le Lépineux ; ouais euh bon, il déconne là hein !

La sortie a lieu aux dernières lueurs du jour, il est 22h (TPST 8h), Natacha envoie un sms à Agnès et téléphone à Didier ; juste à temps : le 4x4 avec à son bord 4 secouristes démarrait !

Objectifs atteints. À quand la HENNE MORTE !?

Ah, quelque part, entre Arbas et Saleich, un crapaud remercie Natacha...
 
 
(Les photos sous terre ont été prises avec un téléphone, donc ce n'est pas extra...) 


TOPO



Remontée d'un puits...


Natacha attaque le ressaut d'entrée




Pascal, descente d'un puits...

Natacha en pleine descente...

(En tous les cas, nous nous sommes bien éclatés !!!)

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