mardi 9 mars 2021

Samedi 6 mars : à la recherche de l'arche perdue (ou comment la spéléo nous a rattrapés ! )

 

Rédacteur : matthias
Localisation : rive sud du causse noir
Participants  : 2, Matthias et Isabelle
But :  randonnée en surface qui a finit par hasard dans les grottes
Durée : 7h30 au total mais peu de temps dans les cavités

Vestige d'une paléo-cavité ou bien simple érosion à l'air libre d'un mur de dolomie ?

compte rendu :

Vendredi matin, coup de fil de ma dentiste pendant que je suis au boulot, ma couronne est prête ... j'appelle donc Jean en catastrophe pour décommander la sortie envisagée à Pondérach, ce sera pour une autre fois.

Direction l'Aveyron avec un superbe coucher de soleil au dessus de l'étendue du Larzac.

Samedi matin, enfin pourvu de toutes mes dents, on décide avec ma mère de profiter du soleil annoncé  en allant promener sur la surface terrestre pour changer un peu. Objectif du jour : rejoindre depuis la vallée de la Dourbie une splendide arche naturelle perchée tout en haut des falaises copieusement tourmentées.

Dans la montée, on fait un petit détour imprévu pour aller examiner le fond d'un cirque : jolie surprise, une énorme baume parfaitement exposée nous accueille. Félicitation à l'association Lo Bartas pour la restauration des bâtis et le nettoyage du lieu. 

Grande baume bâtie pour accueillir le bétail

 Après un pique-nique mérité on repart pour rejoindre le sommet du plateau mais, des buis fraîchement coupés nous invitent à faire un nouveau détour sur une sente récemment (ré)ouverte par de gentils bénévoles. Ça grimpe sec en zigzag en passant sur des terrasses girondes puis on finit par se retrouver au sommet du cirque. De là, c'est un mignon petit canyon moussu que nous remontons jusqu'au sommet du causse où nous accueille un remarquable chaos dolomitique (nous ne sommes qu'à quelques km de montpellier le vieux).

De là, on emprunte le traditionnel chemin des corniches que nous abandonnons dans le virage susceptible d'abriter notre fameuse arche (malgré les détours, j'en n'oublie pas moins le fameux objectif du jour).

Après quelques mètres hors sentier, nous tombons sur un gros cairn puis un autre une dizaine de mètre plus loin … de fil en aiguille, on descend le tracé à peine visible mais discrètement balisé et très rapidement nous arrivons au bord des falaises. Un petit ressaut puis une chicane entre buis et genévrier et nous tombons le nez dans une lucarne pétrifiée. Trouver l'arche a été tellement simple que le plaisir en est presque gâché ! On se régalera tout de même de la géométrie parfaite de l'ouvrage sans oublier la vue vertigineuse sur la gorge et la rivière qui, d'ici, ressemble à un mince filet d'eau.

L'objectif ayant été trop rapidement atteint, on décide de faire un troisième et dernier détour sur un probable sentier figurant sur le GPS même s’il n’apparaît pas sur la carte IGN. On reprend le chemin des corniches en s'éloignant de la voiture et au commencement d'une petite ravine, un nouveau cairn nous indique la sente convoitée. La pente s'accentue de mètres en mètres, on atteint une nouvelle fois le bord des falaises qui nous régale d'une perspective digne des mesas de l'ouest américain. De là, quelques coups de bombe fluo nous indiquent un couloir vertigineux sûrement emprunté par quelques trailers aventureux. Au sortir du couloir de pierre, je stoppe Isabelle qui ouvre la marche car j'ai repéré une petite ouverture au pied du mur et c'est là que le virus de la spéléo nous rattrape …

C'est seulement en regardant la photo que j'ai remarqué qu'un petit oiseau couve en haut du porche !

On sort du sac la frontale ( innocemment prise au cas où ) et l'inspection de la voûte basse dévoile un petit couloir pénétrable sur 5m avec des colonnettes au bout. Ni une ni deux, sans casque, en habit de rando et avec une seule lampe pour deux, nous décidons de concert d'aller explorer cet appel au vide non répertorié.

parmi les stalactites tortillées, une singulière semble rechercher la lumière en pointant l'entrée !

Au bas du couloir, quelques stalagmites « déracinées » semblent indiquées que nous ne somme pas les premiers dans les lieux et une jolie salle d'une dizaine de mètres nous invite à poursuivre l'aventure.

Au milieu de la salle couverte d'éboulis, une grosse pierre trône dans la position parfaite d'un autel sacré. À son pied, le crâne et quelques restes de ce qui semble être un gros chien et, en guise de napperon, une énorme tégénaire presque noire : accueil peu chaleureux !

la "grande salle" peu accueillante

 Isabelle est intriguée par de curieuses et massives pendeloques. A y regarder de près, ces drôles d'objets minéraux semblent être de vieux paquets de « pool fingers ». Sur le plus impressionnant des amas, de vieux planchers stalagmitiques semblent confirmer la formation de ces structures dans d'anciens gours suspendus maintenant totalement éventrés.

les plus grands bâtonnets atteignent 50cm !

on distingue nettement les planchers successifs du gour maintenant détruit

 En repartant, on visite un petit diverticule au cas où mais trois mètres plus loin, la galerie est totalement colmatée, dommage.

En sortant, il est déjà bien tard, et c'est au pas de course que nous devons rejoindre la voiture si l'on ne veut pas risquer l'amende. C'est plus que regrettable car une série de baumes très intéressantes jalonnent le sentier qui longe le pied des falaises. Le chemin de la montée est enfin rejoint et nous retrouvons la voiture peu de temps avant les six coups fatidiques du couvre-feu.

Journée riche en découvertes heureuses. On en aura pris plein les yeux sous un soleil radieux et le sort aura voulu que je fasse quand même de la spéléo ce week-end

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