jeudi 8 avril 2021

Un weekend pascal au grand air

Rédacteur : matthias
Localisation : gorges de la jonte
Participants : 2, Matthias et Isabelle
But : randonnée avec visite de grottes
Durée : plusieurs heures cumulées

compte rendu :

Profitant du sursis accordé pour le weekend de pâques et applicant à la lettre le précepte présidentiel de confinement aéré, nous sommes allés randonner deux jours de suite sur les causses et qui dit causse, dit ... vous avez deviné, c'est pas moins de 10 cavités plus ou moins importantes et intéressantes que nous avons eu la joie d'explorer.

PREMIER JOUR

à vendre : maison bien orientée avec climatiseur été/hiver. Toiture à refaire.

En guise de grottes, nous avons surtout rencontré des "baumas" fréquentées et aménagées depuis des temps immémoriaux par des pasteurs ou autres paysans si on s'en réfère aux noms évocateurs (grotte de la chèvre, grotte de la vigne ...)

Une des première grotte que nous explorons se présente avec une entrée au sol et une autre impressionante en pleine falaise. Les deux se rejoignent à l'intérieur en une haute diaclase agrandie.

entrées haute et basse le long d'une fissure

incroyable galet relargué par la grotte
 

chose très surprenante, un énorme galet de granite gît dans le talweg alors qu'en amont c'est l'aven armand avec du calcaire ou des dolomies du jurassique à perte de vue, il faut descendre 100m plus bas pour retrouver de tel spécimens dans le lit de la rivière de la jonte ! la présence anachronique de cette pierre ne doit pas être indifférente  à la présence de notre grotte ...

Si ce n'est deux étroitures basses, on circule bien sur environ 150m, la partie centrale présente de belles concrétions avec orgues et gours remplis d'eau. Au terminus, l'abondance des signatures nous prouve que l'on n'est pas les premier à visiter ces lieux malgré l'absence de sentier et le non report sur l'IGN. La plus vielle signature date de 1818 mais les plus nombreuses datent de la fin du 19è avec bien évidemment celle de Martel en 1889. 




isabelle dans la partie la plus décorée

Sans casque et sans genouillères, ce n'est pas très confortable !

En ressortant, comme il nous reste un peu de temps avant le couvre-feu, nous montons une nouvelle fois au pied des falaises pour découvrir une grotte beaucoup plus fréquentée. La petite galerie en triangle de l'entrée débouche rapidement sur une énorme salle d'effondrement de 40m de long formant un demi cylindre parfait ! le plafond couvert de fistuleuse en rehausse l'attrait.

une diaclase dont on ne voit pas le plafond

une belle entrée en triangle qui n'anonce pas les effondrements massifs qui suivent

Des fistuleuses comme s'il en pleuvait

DEUXIEME JOUR

Nous revenons sur les mêmes lieux entre les célèbres grottes de Dargilan et de l'aven Armand mais avec comme objectif d'aller explorer le haut des falaises en tentant d'accéder à des baumes repérées lors du dernier caussenard.

En cours de route, un petit panneau négligeament planté en bord de route affiche "résurgence de la jonte" dans un style plaque de rue. Ni une ni deux, on se gare et on descend la piste à la quête de cette curiosité karstique. on passe rapidement du lit complètement sec à plusieurs centaines de litres par seconde s'étalant de manière diffuse entre les pierres d'un gros contrefort maçonné mais ce qui nous interesse plus, c'est un charmant couloir en conduite forcée avec de beaux coups de gouges sculptés dans un calcaire propre ... propre ?? en fait pas vraiment, une vielle odeur d'urine et des très nombreuses crottes de ragondin mettront un terme à notre exploration. Même si la résurgence est presque à sec et que le fil d'ariane traine sur la roche, la peur d'attraper une leptospirose stoppera net nos ambitions.

On grimpe donc sur le plateau, on s'arrête au panoramique et on tombe pile au bon moment pour observer deux superbes gypaètes barbus qui regagnent leur nid. Les spécialistes à l'affut depuis le matin nous disent avec dépit que les deux oiseaux en question sont deux mâles ! même si ils semblent très heureux depuis trois ans de vie commune, on ne pourra pas compter sur eux pour repeupler les falaises alentours à moins qu'il décident d'accueillir une femelle pour former un trio (pratique apparemment répandue chez les gypaètes).

Arrivés sur l'étendue désertique du méjan, on fait un petit crochet pour aller voir la splendide entrée de l'aven de la barelle puis on se dirige vers les corniches à la recherche des différentes baumes baties (deux sont recensées sur l'IGN mais on en trouvera au total 6 et encore on en a manqué une malgré les coordonées GPS ... il faudra y revenir !)


résurgence de la jonte : guettés par les leptospires
spendide départ en trou d'évier


isabelle se prend à rêver de troupeau de brebis

encore une voute à la géométrie parfaite

1 commentaire:

Pascal a dit…

Superbe ballade !