dimanche 2 novembre 2025

Sortie 25 et 26 octobre 2025 – Corcone et Claret (Hérault et Gard)

Rédacteur Pascal.
Participants 25 oct : 2 – Pascal C et Pascal H.
Participants 26 oct : Daniel.B, Pascal C, Pascal H.
But : rééquiper un aven peu connu : "l’aven du creux du mouton" découvert en 1929 et dont la dernière topographie publiée connue (de G. et O. Canler et JL Galera) remonte au 11/06/1978.
Localisation : Corcone dans le Gard. (Mais l’accès est plus facile à partir de Claret dans l’Hérault)

 

Lien vidéo

https://www.youtube.com/watch?v=L7Wy5pKDdjs&t=1s

25 octobre

Rino et moi on se donne RDV sur le secteur de la « citerne » quelque part entre Claret et Corcone. Rino veut aussi tester une espèce de « cariole/mountain/Bike » qu’il a fabriquée pour tenter de porter des sacs sans trop d’efforts à travers les lapiaz et chemins caillouteux par lesquels il nous faut obligatoirement passer pour atteindre « le gouffre du creux du mouton »… Le portage est infernal lorsqu’il faut transporter cordes, eau, perforateurs, batteries et tout le barda du spéléo ; infernal oui, seul ou à deux ! Si son idée est bonne il reste à revoir le centre de gravité et quelques autres petites bricoles pour que ce soit viable. La grande roue à l’avant passe super-bien la pierraille et même la grosse ! Faut dire aussi que le bestiau de Rino il a la gnac ! Bref une fois arrivés au « trou » et toutes les affaires déballées, nous commençons à placer des planches au bas de l’éboulis de l’entrée du puits de manière à stopper les pierres qui auraient la mauvaise et pute intention de vouloir dégringoler en bas… Le Rino fait ça avec conviction, comme toujours, et l’œuvre finale est nickel ! Plus qu’à reprendre le chemin de retour non sans auparavant, reprendre une désobstruction que j’avais commencée il y a quelques jours. Mais cela est une autre histoire, un autre CR…

Nous reprenons la route de chez soi : demain Daniel et nous, devons nous rejoindre à Claret pour la descente et rééquipement du « gouffre du creux du mouton »… 

Nous arrivons aux caisses et, et quoi ? Bof rien, une petite Belge ? EEEH pourquoi pas hein !!! Mais il y a la route ! Bah, on s’en tamponne me dirait ce coquin de gaulois de Denis : justo un traguito ! Rino lui c’est Coca ; ça ne cadre pas avec le personnage, mais c’est comme ça ! Un Coca : pfff n’importe quoi !

 

La Cariole-mountain-bike de Rino

Début de désob pas loin de l'ADCDM...

 
Petit barrage de planches pour empêcher les pierres de rouler dans le puits...

26 octobre

Je vais chercher Daniel perdu sur le parking du cimetière de Claret… Enfin je le retrouve, ou c’est plutôt lui qui me voit en premier alors que je fais le tour en scannant tous les véhicules : normal que je ne le localisais pas : il s’est garé au parking N°3 qui se trouve à côté du deuxième parking bis et qui lui se trouve derrière le premier parking… Arf ! Faut dire que le rallye des Cévennes se trouve dans le coin et qu’il y a pas mal de bagnoles de partout !

Direction la Citerne…

Déballage du matos.

Marche d’approche moins pénible que d’hab : normal : je commence à bien connaître les lieux à force de m’y perdre.

Chacun son barda et à trois le portage est un petit peu plus léger, et Rino continue son exp avec sa cariole-mountain-bike...…

L’aven ouvre sa bouche toute noire, nous sommes autour…

Pourquoi me suis-je pris d’affection pour cet aven ? Je sais pas ; il me rappelle peut être les coins de mon enfance (pas loin d’ici) où quand je commençais vers l’âge de 11-12 ans, en solitaire, à rentrer dans les trous que je découvrais lors de mes balades ; je restais là, impuissant devant tous ces avens dont je n’avais ni le matériel, ni les connaissances techniques pour les descendre et remonter… J’étais fasciné par ces gouffres… Bref ; je trouve cet aven beau, même s’il y a bien mieux… Les yeux de l’amour !

Daniel fixe la corde à l’arbre qui se trouve juste à côté du puits tandis que je contourne l’abîme pour plus haut nouer une corde à un petit arbre afin de constituer une déviation… Une fois tout équipé, ben reste plus qu’à descendre…

Avant, nous vérifions tout pour ne rien oublier : goujons, plaquettes, perfo, cordes et tout le tralala du spéléo...

Daniel passe en premier, et au bout d’un moment : « LIBRE ! » il gueule.

Je descends. J’atteins le bas du puits : - « Putain tu m’as envoyé un cailloux sur la tête ! », qu’il me dit le Daniel, puis il commence à placer le premier goujon dans la paroi juste avant l’accès au second puits…

Entre temps, à son tour, Rino descend…

Je reçois un premier cailloux sur le casque, ça fait un sacré choc même s’il est petit, ensuite un deuxième m’arrive sur la clavicule et là ça « pique » : Je peste ! Heureusement que nous avions tout purgé et sécurisé à l’entrée, car la pierraille était gaillarde et je n'ose imaginer un cailloux d'un kilo qui t'arrive sur le crâne, même casqué !!!

Daniel a terminé de mettre en place le premier goujon, ce qui va permettre de se longer en approchant la tête de puits et lui se sécuriser pour les ancrages suivants. Daniel se trouve à cheval sur la tête de puits. Il tâtonne, réfléchit si une déviation ou un ancrage direct… Ce sera ancrage direct pour nœud de fusion… Il perce, il visse, il noue, il râle… et mézigue filme tranquillement : trop cool ! Rino lui, il attend plus haut au pied du puits, sans bouger, pour ne pas faire rouler les cailloux qui se trouvent par millier… La corde de 50m qui sert également pour le premier puits n’arrive pas au bas du premier palier du second puits, donc, Daniel enroule la corde en surplus, et rajoute une corde de 30 mètres (c’est pour cela que dans la vidéo on peut constater qu’il y a double nœud de fusion -et en tous les cas c’est très propre). Puis on descend. C’est exigu d’autant qu’il y a plusieurs départs de puits tout autour… Dont un absolument magnifique et trop bien travaillé et arrondi par mère nature ! Pour le coup il est difficile de bouger. Daniel attaque un nouveau goujonnage au dessus de l’entrée du puits qui se trouve en décalé -alors que j’apprendrai par la suite qu’il fallait simplement continuer d’une traite par le « puits joli » qui n’est que la continuité du second… Donc Daniel attaque la roche au perfo mais, oui il y a un mais, nos souffles deviennent de plus en plus courts, l’air entre mal. Daniel dit : -si, il y a un peu de CO2 ! » - Un peu ? » Je sais pas si je suis trop sensible à ce truc, mais j’ai beau respirer ; je sens qu’il me manque de l’oxy dans les branchies… sans compter que nous sommes trois à rejeter encore plus de CO2 et au bout d’un moment c’est plus que perturbant pour le dire ainsi. Daniel lui à l’air de mieux supporter (?). On décide d’en rester là pour cette fois, de ne pas chercher à descendre plus bas au cas où ce serait encore plus irrespirable, et d’attendre le grand hivers pour y retourner…

Je remonte : les premiers mètres me sont ignobles : je me fais l’effet d’un poisson hors de l’eau. Je m’arrête chaque mètre pour de ne pas aller trop vite ; pour justement éviter d'avoir encore plus besoin d’oxy… - « Ooommmm » respire doucement ! Tout doucement ! Mais rien à faire : ni mantra ni sa race ! Faut remonter… Arf Arf Arf, arrêt, repos, Arf Arf Arf, arrêt, repos... Et comme par magie, une fois arrivé plus haut Rhââââ !!! que ça fait du bien l’air qui enfin vient satisfaire mes alvéoles ! Oh putain que c’est bon !

Assis sur la margelle du second puits, mes poumons à présent bien nourris, j’attends à son tour Rino et Daniel que je filme… Les deux lascars arrivent mais ils soufflent eux aussi ! J’ai presque envie de rire ; ouais, je sais, c’est méchant… mais je l’ai pas fait, j’ai retenu mes petites blagues pourraves !

Le dernier puits se remonte presque en volant…Cette fois c'est comme si j'avais de l'hélium dans les poums ! Whaou : je vole, je vole, je vole ! (mais non j'ai pas fumé ni gobé des champis !).

*** 

Tout a été déséquipé.

Nous nous perdons quand même un peu sur le chemin du retour, cependant nous arrivons assez rapidement aux voitures.

Il a fait beau temps.

Nous avons passé en tous les cas une bonne journée : « Putain du Creux du Mouton ! ».

A présent il nous restait plus qu’à repartir chacun de notre côté !

Pour une fois pas de bière à la sortie : pas assez fraîches selon Daniel… Quant à Rino, lui et son Coca : pfff...


Le très joli puits du premier étage du deuxième puits P22 (cailloux danger !)

L'entrée du "Creux du mouton". P17/P18...

Nouveau ancrage en INOX siou'plait !



Super taf de Daniel !

Deuxième puits...



Rino qui remonte le premier puits...


On a du mal à respirer ? 

PS] Daniel à trouvé dans le premier puits un plastique qui renfermait une couverture de survie et une fine cordelette qui apparemment ne dataient pas d'hier. Sinon pas de traces d'une récente exploration de cet aven...