lundi 15 juillet 2024

SORTIE RECLOT – 14 juillet 2024

 

Rédacteur : Pascal
Participants : 3 – Thomas, Loïc, Pascal (SCMNE) et Brigitte pour la surveillance.
But : Continuer l’exploration...
TPST : 4 heures
 
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Oui, l’enfer existe bien !!!

  


Première à la grotte du Reclot.

 

Je ne m’étais pas rendu compte que nous avions, Sylvain et moi, découvert et ouvert le trou du Reclot -devenu Grotte du Reclot, en 2019 ; déjà ! Jean avait même fait la topo jusqu’à ce que nous nous arrêtions sur rien quelques mètres après le puits de la cascade… Il était temps que nous continuions l’exploration...

Thomas, Loïc et ma pomme, décidons donc que nous irions voir ce que nous pourrions trouver au niveau de la rivière. Nous faisons également appel à une amie pour surveiller l’entrée de la grotte car celle-ci se trouvait en bord de chemin passant, et que la buse/Tonneau devait rester ouverte…

Nous nous changeons autour de la voiture 10 mètres plus loin. Thomas préfère mettre sa néo, moi non car vu l’exiguë des lieux j’ai peur d’être gêné dans mes mouvements...

Go, j’entreprends la descente dans l’étroiture verticale qui donne direct à la chatière du micro-laminoir… Nous sommes obligés de descendre et passer un par un… Même Loïc, resté en dernier et devant la chatière, se pose la question de « putain comment il va passer ça… » Ah, sans compter que la descente de l’étroiture se fait sous une petite cascade qui d’entrée te fait gueuler lorsque l’eau te rentre de partout dans le cou et le dos ! Thomas lui il se marre c’est sûr !

Ramping dans une eau froide qui circule dans un calcaire blanc et agressif, et une trentaine de mètres plus loin (?) nous commençons à nous relever pour ensuite se retrouver vertical dans le court méandre qu’il faut traverser à l'égyptienne mais genre anorexique… Le bruit de l’eau qui dévale à présent est assourdissant et nous arrivons au puits de la cascade ! L’eau tombe au bas (pas très profond ; quelques 5 mètres) avec fracas ; c’est très joli à regarder d’ailleurs. Je constate que les ancrages au niveau de l’échelle souple sont complètement oxydés surtout les mousquetons en alu. Je me contorsionne pour passer le haut du puits, je me sers de la corde pour attraper du bout des doigts l’échelle et ainsi me balancer dans « l’alcôve marmite » d’en face… Et là c’est pas beau à voir, il faut impérativement rajouter des mousquetons pour remplacer ceux oxydés que je n’arrive même pas à ouvrir et qu’on va devoir laisser en place (Il faudra d’ailleurs tout refaire!). Même l’échelle avait commencé à se couvrir d’alumine… La corde, quant à elle, elle semblait tenir le coup. L’autre problème c’est que nous ne pouvions enfiler nos baudriers, alors tout s’est fait sans longe, rien… Je réceptionne donc Thomas et Loïc dans l’alcôve marmite… Puis descente en bas, en frôlant la cascade, mais pas pour Loïc qui prend la douche…

Nous progressons sur quelques mètres jusqu’où Jean s’était à l’époque aventuré et s’était arrêté sur rien... Nous reprenons la suite et ce qui nous attend c’est : l’enfer méandreux… Des dizaines et des dizaines de mètres où tu ne peux même pas avancer debout, pratiquement tout se fait en opposition, moitié ramping, moitié assis, moitié courbé, où par endroit il t’est interdit de glisser sous peine de rester coincé comme un bouchon… et là, les secours, euh… mieux vaut ne pas y penser… Aucune possibilité de passer un brancard avec un type dessus. Il y a bien quelques portions de quelques mètres qui peuvent se parcourir debout mais même là ça frotte ou coince quelque part… D’autres secteurs se passent hanche coincée sur les parois avec uniquement des appuis sur les coudes et le haut du dos courbé à l’équerre ! Sans compter les boyaux dont l’un paraît infini, étroit, où j’ai du m’y reprendre à plusieurs fois pour le passer sans savoir si j’allais pouvoir le refaire au retour… Nous franchissons également un autre boyau qui se termine en baïonnette, et derrière le méandre continue… Loïc qui est devant et ne s’arrête plus ! Thomas et mézigue qui gueulons :

- LOÏC, T’es où, ça continue ?

 Lointainement...

- Oui ça continue !!!

Et nous avançons, avançons, avançons...

- T’es où, ça continue ?

- Oui ça continue !!!

Cela n’en finit jamais et vu la configuration du méandre chaque mètre se parcourt parfois presque à l’arrêt. Une ligne droite de plus de deux mètres il n’y en a pas, ce sont des circonvolutions interminables, les unes à la suite des autres…

- LOÏC ,T’es où, ça continue ?

- Oui ça continue !!!

Puis nous arrivons devant un passage étroit en hauteur et par dessous un laminoir en voûte mouillante… Putain, mais c’est pour expier cette grotte ! Loïc aide Thomas à monter dans le passage étroit : faut creuser un peu pour pouvoir passer observe t-il. Loïc choisit de pénétrer dans le laminoir ou circule la rivière ; comme moi il aperçoit les deux blocs de calcaire dans l’eau qui gênent et qu’il faudra peut-être pousser pour passer, Loïc pense qu’on peut les contourner, mais là s’arrête l’exploration pour aujourd’hui, nous n’avons pas d’heure et surtout nous sommes cassés… en tous les cas, me concernant, je n’ai plus que des jambes et des bras virtuels, je sais qu’il sont là mais je ne les sens plus… Le retour s’annonce Dantesque !

Nous ne savons même pas combien de mètres nous avons parcourus ; 80, 100, 150 ? Difficile de donner un renseignement fiable mais je pense que les 100 mètres y sont !

Le retour est Dantesque oui… Tout le monde peste, ahane sa race et sa putain de race… Loïc qui pour l’aller courait, maintenant ne sais plus comment passer certains passages. Et moi, n’en parlons pas, si je suis devant c’est parce que je suis en mode survie ; même les endorphines ne suffisent plus à calmer le cri de mes os ! Je suis un tronc douloureux qui avance… Au boyau qui m’avait fait chier à passer, je décide de le franchir les pieds par devant et arrivé au bout, j’avais oublié : impossible de me contorsionner pour reprendre le haut du méandre tête en avant, et je n’arrive plus à fermer la boucle du casque car cette dernière est pleine de terre et le casque se barre : je m’énerve, parle très mal, très très mal : maudis la mère de celui qui a créé ces boucles à la con ! Entre temps Thomas vient à ma rescousse, ouvre le sac comme il peut et me passe le couteau pour dégager la terre qui obstrue la boucle. Puis je passe le haut du méandre à reculons sans rien voir jusqu’à descendre dans un creux où j’ai pied… … Oh bon Dieu !

...

On s’arrête dans un passage pour se taper un Mars et une Redbull… Loïc a du mal à boire parce que là où il se trouve il ne peut pas mettre la tête en arrière, de mon côté ça va ; je suis accroupi le cul au sol recouvert de galets et de terre et Thomas un peu plus loin derrière qui se débrouille… La pause ne dure que le temps d’un Mars et on reprend le chemin du retour… Les diables sont là à nous piquer avec leur fourche au fur et à mesure que nous avançons dans les flammes… d’autres démons nous mordent, nous pètent les os, nous arrachent des lambeau de peau, et ENFIN, Nous atteignons le puits de la cascade ! Remontée de ce dernier, repassage dans la galerie/laminoir à contre sens de la rivière cette fois, passage de la chatière et après une dernière douche nous sommes à l’air libre ! Arrrhhh ! La chaleur de ce jour ensoleillé et chaud nous accueille avec un putain de sourire que je lui aurais roulé une gamelle ; et Brigitte est là, à discutailler avec le proprio du coin que je connais bien, cool, et qui me laisse aller « m’amuser » sur ses terres replètes de grottes, et un autre gars qu’accompagne son petit fils… Le gosse, en nous voyant sortir du sol, avec les tronches que nous avions, a dû nous prendre pour des extraterrestres !

Une fois changés Thomas dit :

- Aller, on va chez moi boire une bière !

J’ai rien dit, mais j’attendais que ça !

Surtout que Thomas les brasse lui ses bières...



Toto dans un des boyaux

Là où nous nous sommes arrêtés (Loïc)

Loïc - descente du puits de la cascade

Thomas dans le boa...

Thomas qui descend le puits de la cascade

Les mousquetons en piteux état !

[Après avoir appris par un de ses proches qu'un propriétaire, depuis sa maison,  avait coincé en biais un foret pour creuser un puits (à plusieurs centaines de mètres de la Grotte, mais dans l'axe), il est presque certain que ce foret s'est bloqué dans une galerie, et donc, qu'il reste du chemin jusqu'à là, le tout est de savoir si nous pourrons continuer à passer, et après ? ] Bonjour, pour celui qui fera peut-être un jour la topo !

(Dans la mythologie grecque, les Enfers (au pluriel) est le nom du royaume des morts. C’est un lieu souterrain où règne le dieu Hadès — raison pour laquelle on parle souvent de « royaume d’Hadès » ou de l’Hadès tout court — ainsi que son épouse, la déesse Perséphone. WP)

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