vendredi 19 mars 2021

27 et 28 février 2021 : grotte de la Fileuse de Verre

Rédacteur : Jean
Localisation : Courniou (34)
Participant  : 2, Matthias et Jean
But : Découverte de la grotte
Durée : 7h (samedi 27) + 5h (dimanche 28)

Samedi 27 février

Avec Matthias, nous continuons notre apprentissage-découverte de la grotte de la Fileuse de Verre à Courniou. Nous repartons de l’endroit où nous nous étions arrêtés le 9 janvier. Plus très sûrs de ce que nous avions inspecté, nous refaisons un tour rapide des galeries en bas du grand escalier, puis nous allons faire de même autour de la salle de Rouville.

Rouanet, Crouzat, Cauquil : des patronymes régionaux. Les explorateurs ont signé derrière un grand rocher plat.

De cette salle, un passage au dessus du grand rocher se trouvant vers le sud permet d’accéder en montant à une zone ébouleuse. Le plafond est de schiste. Après la montée, une descente emplie de plaques de schistes glissant les unes sur les autres permet de suivre le plafond en redescendant. C’est à cette endroit qu’un passage très étroit, sur la gauche, permet de se glisser toujours le long des schistes jusqu’à une petite continuation.

Matthias arrive à passer dans ce passage très (très) exigu. Pour ma part, je préfère rester prudemment en arrière, les plaques de schistes ne demandent qu’à glisser pour bloquer la sortie, et tout cela à l’air vraiment très étroit ! Mais Matthias me décrit les galeries du fond où il se trouve, ça part, ça continue… Je tente de me glisser, mais non ça ne passe pas : malgré la force de gravité, j’ai un os du bassin coincé vers le haut, et le coccyx qui frotte en bas ; je gigote pour descendre, puis renonce. Matthias est même obligé de me donner un coup de main pour me dégager et me permettre de remonter.

C’est donc lui seul qui fait pour la première fois sans doute depuis quelques années, une « première » à la Devèze. Quelques dizaines de mètres, certes : mais quand même, pour une grotte découverte il y a près de 140 ans, c’est pas mal !

Matthias en descente

Pour la suite de la journée, après un petit casse-croûte, notre objectif est de descendre le puits Armand. Matthias équipe le puits et descend, pendant que moi je prend simplement sous la rampe touristique dans la grande descente en pente de la Salle Armand. Tout cela se rejoint et mène bien plus bas à un niveau noyé de la grotte : un grand passage en siphon et une autre galerie également noyée. Nous sommes environ 30-40 m plus bas que le passage touristique. Nous reviendrons à l’étiage voir cela !

Il est tard, le couvre-feu de 18h arrive, nous ressortons.

Durée sous terre : 7h

Dimanche 28 février 2021

Retour à la Devèze le lendemain pour Matthias et moi. Nous finissons d’abord de visiter les différentes galeries qui descendent sous la Salle Armand et y remontent ; puis nous nous attaquons au réseau qui tourne autour de la Salle des Bijoux (Galeries de Joly). Passage en chatière depuis le réseau touristique, galeries remontantes et descendantes, le réseau « caché » aux touristes est assez impressionnant. Matthias réalise une grande boucle par le haut du réseau, quant à moi, je descends dans une galerie qui part du « bouquet de la mariée ». Cette galerie, où Matthias finit par me rejoindre, descend d’une quarantaine de mètres et attend le niveau noyé. Nous sommes sensiblement au même niveau d’eau que sous la Salle Armand.

En revenant vers la sortie, inspectant méticuleusement les plus petits recoins, Matthias repère vers le sud un petit départ, une pierre à déplacer, un peu de grattage du remplissage, et se dévoile une nouvelle galerie vierge. Encore une petite première, quelques mètres cette fois, que je peux visiter avec lui.

La matinée a été fatigante, nous sommes trempés, c’est l’heure de la pause déjeuner !

Pour le reste de la journée, nous tournons autour des Cigales, jonctionnons avec la Salle Armand en plusieurs endroits et revisitons les lieux d’anciennes désobstructions. Dans la grotte l'eau coule de partout. Un peu fatigués par la journée précédente, mouillés et pensant à un bon feu de bois, nous ne nous attardons pas aujourd’hui. 3 heures sonnent au clocher de l'église quand nous ressortons.

Sortis à l'air libre : un canard, un indien, des tétines (dont une trouvé à 30m sous le niveau du parcours touristique, et l'autre dans un gour à 10m à l'écart du parcours, ...)

Durée sous terre : 5h




jeudi 18 mars 2021

Sortie : commune d’Aiguefonde 16 et 17 mars 2021

Rédacteur : Pascal Hernandez
Localisation : Aiguefonde
Participants :1- Pascal
But : Prospection autour de la grotte de Lacalm
Durée :10 heures (sur 2 jours)


     Jour 16 
    Je me décide d’aller prospecter autour de la grotte de Lacalm, la zone est proche d’où j’habite…

    Lacalm -     Lien vidéo : https://youtu.be/WukNzCusMeE

    J’enfile le petit chemin qui longe le ruisseau à gauche du porche majestueux de la grotte, je passe devant le "soupirail" et à quelque cent mètres de là, un peu en retrait (2 m) du chemin, dans une petite barre de calcaire, je discerne quelque chose de sombre entre les broussailles et il y a une bâche sur le côté, usée par le temps. Je sors donc la machette et je me mets à couper les ronces et il y en a ! Ensuite, j'aperçois des troncs coupés transversalement et posé sur un « trou »… J’enlève les bois et me trouve face à une entrée devenue étroite par la terre qui s’y est déposée depuis des décades. Sur la gauche, j'observe un bloc de galets cimenté qui réduit aussi l’entrée. Probablement, fut un temps, cette grotte était totalement, ou en partie, bloquée artificiellement. À plat ventre, j’éclaire avec ma torche et effectivement ça part sur la gauche et c’est bien une grotte… Je téléphone à Denis pour lui demander s’il a des infos sur cette cavité mais ça ne lui dit rien. Je remets tout en place. À demain !
 
 
Bloc de ciment sur l'entrée

L'entrée s'agrandit...

Odeur épouvantable !
Un squelette...

Terminus...

   Puis, je m’en vais fouiner ici est là et je décide de me diriger vers le ruisseau d’Aiguefonde à quelque 700 m à vol d’oiseau. En chemin je rencontre le propriétaire d’une partie de la zone, je lui explique ce que je fais et cherche, et il me raconte l’histoire d’une grotte, là, pas loin, qu’il me désigne avec le doigt, ensevelie depuis un temps pharaonique sous une décharge d’ordures et presque aussi grande que celle de Lacalm… Je suis dubitatif quant à la taille, on m’en aurait parlé, non ? Mais je ne pense pas non plus qu’il me raconte des balivernes, tout au plus, avec le temps, les « choses » prennent parfois des grandeurs exagérées… Et lorsque j’arrive en bout de terrain, celui-ci descends pentu jusqu’au ruisseau. Après quelques pas, je découvre immédiatement une barre de calcaire et à son pied un trou dans la roche. Je m'allonge et tortille comme un lombric pour rentrer un peu la tête et la torche... Je constate alors que ça continue. J’enlève quelques morceaux de pierraille et un peu de terre de manière à pouvoir avancer un peu plus, et effectivement la galerie semble s'enfoncer sur plusieurs mètres dans la roche... Après plusieurs minutes d'observation, je me remets sur pied.

   
 
Au début
 


Ça continue, mais du boulot en perspective !
 
 

Ça coince un peu...

 
 
    

    En partant, je fais le tour du remblai gigantesque qui n’est autre que l’infâme décharge d'ordures qui a certainement pourri tout le sous-sol du secteur ; je vois des centaines de tonneaux industriels dont un BP, des innombrables pneus et appareils ménager et j’en passe ! J'imagine les piles et les batteries jetées également là, et tout ce que l’on ne peut plus voir, ces tonnes de saloperies que commence à recouvrir, difficilement, la nature ! Mais comment est-ce possible d’avoir choisi cet endroit, à quelques mètres du ruisseau d'Aiguefonde, pour jeter ces dizaines ou centaines de milliers de tonnes de déchets en sachant que l’eau drainera forcément toute la toxicité de cette décharge ?

    De retour vers Lacalm, je retrouve cet ancien puits électrique qui plonge sa canalisation dans un trou béant et dont m’avait parlé Patrick et que je n’avais jamais trouvé jusqu’à ce jour. 3/4 mètres de profondeur que je descends sans problème -Petit aven qui devrait faire la jonction avec la grotte de Lacalm. Je n’ai pas pris ma combi, mais qu’à cela ne tienne, je me baisse un peu, les pieds dans la flotte, pour pouvoir filmer... et effectivement, c'est du laminoir interminable qui semble toutefois praticable (on attendra l’été pour y aller !). Je note un courant d’air important !




   

Le puits de jonction avec la grotte de Lacalm

Du laminoir, encore !

Derrière, la canalisation du puits...

     Jour 17
    Retour au premier trou, celui près de la grotte de Lacalm. Je déblaie un maximum de terre et quelques cailloux. En bas, je constate déjà quelques bauges avec de la paille… Il ne faut pas trop que je laisse mon imagination me déborder ; car je commence à visualiser une horde de blaireau féroces se jeter sur moi et me dévorer les pieds alors que je descends dans l’étroiture… Puis j’arrive au début d’une galerie assez confortable -dont j’ai oublié de prendre les mesures, absorbé par tout ce qui jonchait le sol. Il y a des morceaux de tuyau en couleur, rouges, jaunes, de la paille, des reliefs de je ne sais quoi, mais surtout, une grande quantité d’excréments dont certains sont frais et de couleur verdâtre… Je ne suis pas très rassuré. Puis au fur et à mesure que j’avance l’odeur devient épouvantable -comme dans le boyau du démon à la grotte de Lacalm. Je tombe aussi sur le squelette d’un carnivore ; carnivore, ça, c'est sûr, mais lequel ? Je tourne à gauche et deux ou trois mètres plus loin : terminus, tout s’arrête sur une coulée de calcite… Curieusement, je sens pourtant du courant d’air. Au sol deux trous : un qui ressemble plus à un terrier et l’autre, à même la roche, au pied de la paroi ; et les deux envoient de l’air… Je ressors en espérant que là, les bêtes hargneuses ne vont pas se jeter sur mes jambes alors que j’ai le corps à moitié rentré dans l’étroiture ! Ça doit faire mal une morsure de blaireau ! Mais est-ce bien des blaireaux ?


    Retour au deuxième trou, à côté du ruisseau d’Aiguefonde… 
    Je marche avec tout mon barda, c’est long. À vol d’oiseau, c'est 700 m… Descente, montée, je glisse, me casse la gueule, je peste, et me voilà devant le trou. Sac-à-dos au sol, je m’assieds, mange un mars et j’attaque… je sors pas mal de cailloux et de terre. L’entrée se fait plus accessible et au bout d’un certain moment je suis plus à l’aise pour travailler. Mais au devant tout devient plus étroit et plus difficile pour creuser, cependant, c'est réalisable. J’enlève encore pas mal de grabats et je peux enfin passer le casque et la Go-pro pour filmer...


    C'est alors, que sur le chemin du retour, à peine sortie du trou et à quelque dizaines de mètres seulement, je fais deux rencontres curieuses... En m’écartant un peu du trajet habituel, et en plein milieu du petit champs, je tombe sur un joli trou vertical d’un mètre de circonférence sur un mètre de profondeur. Une fois à l’intérieur, je me trouve dans une salle plus ou moins sphérique de 4/5 mètres de diamètre dans de la roche totale. Il y a des éboulis de partout. Aucun départ en visuel. Je reste perplexe… et lorsque le vais pour ressortir je vois un gars, débout, clope à la main, qui sourit… Je sors du trou - « Bonjour » - « Bonjour » - « Vous êtes le propriétaire ? » -« Oui »… Et nous nous mettons à papoter. Il m’explique qu’au départ, un petit trou s’était formé sur son terrain, qu'il l’avait agrandi et que dessous il trouva ce que je venais de voir. Puis nous avons discuté sur la zone et me confirma l’existence de cette grotte enfouie vers là, qu’il me montre également de la main, juste à côté de son terrain. Et le plus intéressant ; une ancienne prof lui aurait donné des photos de cette grotte, prise évidemment avant la catastrophe de l’enfouissement, et même ; un gars poserait au côté de stalactites ! Bien sûr, il ne pouvait en être autrement, je lui ai demandé s’il me serait possible d’obtenir une copie de ces photos ! - "Ok pas de problème, je vous les ferai parvenir !"… Nous avons croisé nos données personnelles et je suis parti en imaginant à quoi pouvait ressembler cette grotte mystérieuse et surtout ; impatient de voir ces photos...



 

Une cavité dans le champ du propriétaire

À l'intérieur...

...
 

    Le vent souffle, j’ai un peu froid, et si le trou découvert donnait accès à cette grotte ? Mais aussi à quoi ressemblerait-elle avec tous ces déchets déversés sur et autour d’elle ? Ça, c'était un crime !


L'HORREUR !

Des tonnes et des tonnes tout autour !

 
J’apprendrai par un des propriétaires que Aiguefonde, en patois du coin, voulait dire : eau profonde…

vendredi 12 mars 2021

Sortie commune de Aiguefonde - 7 mars 2021


 

Rédacteur : Pascal Hernandez

Localisation : Aiguefonde

Participants :2, Jean et Pascal

But : Visite au puits du Bélier (puits de l’Arc) (Grotte de la Roubinarié)

Durée : 3/4 heures (et visite à la résurgence de Font Brandesque et d’une possible résurgence morte annexe à quelque 100 mètres de la première).

 Lien vidéo 

https://youtu.be/D6-gQpFMKus


Rare topo du Puits du Bélier

Petits cafés bus, nous prenons le véhicule et partons en direction du puits du Bélier qui se trouve à quelques kilomètres de chez moi. Nous arrivons sur une impasse et nous garons le 4x4, enfilons la combi et le casque, puis nous descendons entre les houx le ravin, jusqu’au puits se trouvant au pied. Un joli puits fait de galets et de 6/7 mètres de diamètre. J’ouvre la porte fermée par un cadenas et nous commençons la descente sur les 20 m d'échelles, certes oxydées, mais qui tiennent encore parfaitement le coup… 

 

Témoignage d'un ancien...

 

Sud-est on descend la faille jusqu’à l’étroiture donnant dans un petit puits. Jean s’y engouffre s’en prendre le temps même de respirer et le voilà dedans le puisard naturel, mais trempé… Il essaie de creuser le sol où l’eau stagne tout en s’engouffrant entre le sable et les galets : « c’est tout mou », me dit Jean. Puis il remonte aussi rapidement qu’il était descendu. On visite en hauteur une galerie se trouvant dans le coude de la faille mais elle pince rapidement.

Direction le niveau supérieur. Nous montons de travers par une échelle qui tient on ne sait trop comment -mais bon, ce n’est pas haut. Nous escaladons un petit ressaut en forme d’escalier, ensuite, passons une petite chatière collée à une trémie et qui débouche dans le méandre où nous pouvons tenir debout. Passage serré entre deux salles, étroiture au sol où Jean patauge encore une fois dans l’eau – à mon tour, j’évacue à la main la flotte qui se trouve dans la cuvette. Et nous arrivons à la faille. C’est un passage difficile d’accès, étroit, très étroit, avec un calcaire déchirant et parfois du vide en dessous… Pendant que je filme, je vois Jean s’enfoncer dans les ténèbres... Puis, il disparaît de mes radars pour ne le suivre uniquement qu'au son de la voix. Il fait 40 mètres et revient… Il me dira que ça continue encore… D’ailleurs cette espèce de fil qui traverse tout le réseau supérieur est là qui nous indique la suite… Jean pense que c’est un fil de topo, moi je crois que non, car comment connaître la longueur du fil à emporter avant d’atteindre le fond si on ne connait pas ce dernier ? Toujours est-il que d'autres sont allés plus loin...

Puis nous revenons sur nos pas et ressortons du puits.

Repas, café, Tiramisu pour mézigue et nous repartons pour la résurgence de Font Brandesque dont je parle dans un CR antérieur. À quelque cent mètres de là, nous retrouvons une possible exsurgence morte, laquelle nous déblayons un peu, et je rentre dedans. Une première salle de 50/60 cm au plus haut, sur 2/3 m de circonférence, et en face, part une petite galerie colmatée qui se dirige vers le haut ; la surface n’étant pas très loin…

L'entrée déblayée...

Une chauve-souris ici ?

Ça part, mais...

 

Le couvre-feu se rapproche : faut rentrer !



mardi 9 mars 2021

Samedi 6 mars : à la recherche de l'arche perdue (ou comment la spéléo nous a rattrapés ! )

 

Rédacteur : matthias
Localisation : rive sud du causse noir
Participants  : 2, Matthias et Isabelle
But :  randonnée en surface qui a finit par hasard dans les grottes
Durée : 7h30 au total mais peu de temps dans les cavités

Vestige d'une paléo-cavité ou bien simple érosion à l'air libre d'un mur de dolomie ?

compte rendu :

Vendredi matin, coup de fil de ma dentiste pendant que je suis au boulot, ma couronne est prête ... j'appelle donc Jean en catastrophe pour décommander la sortie envisagée à Pondérach, ce sera pour une autre fois.

Direction l'Aveyron avec un superbe coucher de soleil au dessus de l'étendue du Larzac.

Samedi matin, enfin pourvu de toutes mes dents, on décide avec ma mère de profiter du soleil annoncé  en allant promener sur la surface terrestre pour changer un peu. Objectif du jour : rejoindre depuis la vallée de la Dourbie une splendide arche naturelle perchée tout en haut des falaises copieusement tourmentées.

Dans la montée, on fait un petit détour imprévu pour aller examiner le fond d'un cirque : jolie surprise, une énorme baume parfaitement exposée nous accueille. Félicitation à l'association Lo Bartas pour la restauration des bâtis et le nettoyage du lieu. 

Grande baume bâtie pour accueillir le bétail

 Après un pique-nique mérité on repart pour rejoindre le sommet du plateau mais, des buis fraîchement coupés nous invitent à faire un nouveau détour sur une sente récemment (ré)ouverte par de gentils bénévoles. Ça grimpe sec en zigzag en passant sur des terrasses girondes puis on finit par se retrouver au sommet du cirque. De là, c'est un mignon petit canyon moussu que nous remontons jusqu'au sommet du causse où nous accueille un remarquable chaos dolomitique (nous ne sommes qu'à quelques km de montpellier le vieux).

De là, on emprunte le traditionnel chemin des corniches que nous abandonnons dans le virage susceptible d'abriter notre fameuse arche (malgré les détours, j'en n'oublie pas moins le fameux objectif du jour).

Après quelques mètres hors sentier, nous tombons sur un gros cairn puis un autre une dizaine de mètre plus loin … de fil en aiguille, on descend le tracé à peine visible mais discrètement balisé et très rapidement nous arrivons au bord des falaises. Un petit ressaut puis une chicane entre buis et genévrier et nous tombons le nez dans une lucarne pétrifiée. Trouver l'arche a été tellement simple que le plaisir en est presque gâché ! On se régalera tout de même de la géométrie parfaite de l'ouvrage sans oublier la vue vertigineuse sur la gorge et la rivière qui, d'ici, ressemble à un mince filet d'eau.

L'objectif ayant été trop rapidement atteint, on décide de faire un troisième et dernier détour sur un probable sentier figurant sur le GPS même s’il n’apparaît pas sur la carte IGN. On reprend le chemin des corniches en s'éloignant de la voiture et au commencement d'une petite ravine, un nouveau cairn nous indique la sente convoitée. La pente s'accentue de mètres en mètres, on atteint une nouvelle fois le bord des falaises qui nous régale d'une perspective digne des mesas de l'ouest américain. De là, quelques coups de bombe fluo nous indiquent un couloir vertigineux sûrement emprunté par quelques trailers aventureux. Au sortir du couloir de pierre, je stoppe Isabelle qui ouvre la marche car j'ai repéré une petite ouverture au pied du mur et c'est là que le virus de la spéléo nous rattrape …

C'est seulement en regardant la photo que j'ai remarqué qu'un petit oiseau couve en haut du porche !

On sort du sac la frontale ( innocemment prise au cas où ) et l'inspection de la voûte basse dévoile un petit couloir pénétrable sur 5m avec des colonnettes au bout. Ni une ni deux, sans casque, en habit de rando et avec une seule lampe pour deux, nous décidons de concert d'aller explorer cet appel au vide non répertorié.

parmi les stalactites tortillées, une singulière semble rechercher la lumière en pointant l'entrée !

Au bas du couloir, quelques stalagmites « déracinées » semblent indiquées que nous ne somme pas les premiers dans les lieux et une jolie salle d'une dizaine de mètres nous invite à poursuivre l'aventure.

Au milieu de la salle couverte d'éboulis, une grosse pierre trône dans la position parfaite d'un autel sacré. À son pied, le crâne et quelques restes de ce qui semble être un gros chien et, en guise de napperon, une énorme tégénaire presque noire : accueil peu chaleureux !

la "grande salle" peu accueillante

 Isabelle est intriguée par de curieuses et massives pendeloques. A y regarder de près, ces drôles d'objets minéraux semblent être de vieux paquets de « pool fingers ». Sur le plus impressionnant des amas, de vieux planchers stalagmitiques semblent confirmer la formation de ces structures dans d'anciens gours suspendus maintenant totalement éventrés.

les plus grands bâtonnets atteignent 50cm !

on distingue nettement les planchers successifs du gour maintenant détruit

 En repartant, on visite un petit diverticule au cas où mais trois mètres plus loin, la galerie est totalement colmatée, dommage.

En sortant, il est déjà bien tard, et c'est au pas de course que nous devons rejoindre la voiture si l'on ne veut pas risquer l'amende. C'est plus que regrettable car une série de baumes très intéressantes jalonnent le sentier qui longe le pied des falaises. Le chemin de la montée est enfin rejoint et nous retrouvons la voiture peu de temps avant les six coups fatidiques du couvre-feu.

Journée riche en découvertes heureuses. On en aura pris plein les yeux sous un soleil radieux et le sort aura voulu que je fasse quand même de la spéléo ce week-end

mercredi 24 février 2021

Sortie Causse de Labruguière et Aiguefonde - Samedi 20 février 2021

Rédacteur : Pascal Hernandez
Localisation : Aiguefonde
Participants :2, Jean et Pascal
But : Visite à la résurgence de En Sire et RM86...
Durée : 5 h

Sortie sur le Causse de Labruguière et Aiguefonde

11:00 : Visite et visualisation de la résurgence de En Sire. Nous parcourons juste quelques mètres. Nous ne sommes pas, vestimentairement, équipés pour aller plus loin, ou du moins nous sommes venus en mode rando…

Nous observons sommairement les deux pertes qui se sont ouvertes sur les berges artificielles de la résurgence.

 

Ensuite, nous parcourons une centaine de mètres à travers les houx, versant nord-est, jusqu’aux deux trous que j’ai découverts lors d’une récente sortie : Jean ne semble pas convaincu quant à l’intérêt de ces trous… Puis nous décidons d’aller à pied jusqu’à la perte de la Resse… Sur les hauts de collines le vent souffle fort ! Nous arrivons près de la « vieille bâtisse », suivons le cours d’eau jusqu’au trou/aven/perte, découvert l’été dernier. L’eau de la Resse s’y engouffre abondamment. Jean se faufile dedans sur quelques mètres et observe et dit : "ça descend !". Nous sommes à 50 mètres de la perte de la Resse/grotte.

Puis nous rebroussons chemin jusqu’à En Sire ou nous retrouvons la voiture garée proche du cimetière. Direction chez moi pour aller se restaurer…

Après midi : nous allons cette fois au RM86. Jean ne connaît pas le réseau supérieur. Nous en profitons aussi pour « gratter » un peu et nous devons bien enlever une dizaine de gamattes de terre de la galerie que nous sommes en train de désobstruer depuis quelques années déjà… Jean, lui, voit une galerie se dirigeant dehors ou près de l’entrée ; d’ailleurs sur le retour il cherchera un trou bouché ou une quelconque anfractuosité pour me démontrer que peut être la galerie retomberait dans le RM86 : moi je n’y crois pas et pense que : effectivement elle pourrait donner dehors, ce qui est logique, mais ce serait beaucoup plus loin. L’avenir nous le dira, ou pas…

 




 

Et couvre-feu oblige, nous devons retourner chez nous. Jean a encore une cinquantaine de km à faire...

 


mardi 23 février 2021

SORTIE GROTTE DE LACALM – AIGUEFONDE -22 février 2021



Rédacteur : Pascal Hernandez
Localisation : Aiguefonde
Participants :1, Pascal
But : Petite visite à la Grotte de Lacalm
Durée : 3 h


La grotte de Lacalm étant proche de chez moi, temps pourri : vent violent et pluie, je décidai quand même d’aller y faire un tour, car la veille je m’y étais rendu pour prendre quelques photos et prospecter dans les environs… 




Je commence par la petite galerie sur la droite (25/30 m) - rien d’extraordinaire, on a vite atteint le fond sur une mini-salle circulaire.

Je comptabilise deux chiroptères

Je ressors et un peu plus haut, dans la salle au soupirail, je vois un tout petit boyau dans lequel je n’étais pas encore rentré. Au sol, il y a de la terre tassée, et plus j’avance plus une odeur abominable me prend aux narines : une odeur concentrée d’écurie avec un truc en plus indéchiffrable... Tout le long il y a des minis bauges remplies de paille. Ensuite, tout se rétrécit jusqu’à ce que je sois obligé de ramper ; il y a de la terre devant moi qui a été remuée et qui délimite le passage le plus étroit. Aussi, je préfère revenir en arrière : entre l’odeur épouvantable et la peur de me retrouver face à un blaireau énervé ou un truc hostile… Mais faudra quand même y aller voir - sur le croquis le boyau paraît très court et devant moi, là, il s’enfonce beaucoup plus loin… (Lorsque j’écris j’ai encore l’odeur dans le nez…)

Le boyau du diable !


Une fois sorti du pestilentiel boyau du diable, je me dirige à l’opposé, complètement sur la droite où au sol se trouve l’entrée très étroite d’une galerie. Galerie aux coups de gouges bien marqués, cependant, en premier, faut passer l’étroiture -J’aurais pu passer par le passage habituel, mais un peu d’exercice ne fait pas de mal (sauf aux coudes et aux genoux), et je me retrouve dans la grande salle (ce qui est relatif). Changement d’accus et me voilà reptant dans le laminoir… Sur ma droite, à quelques mètres, je vois le cours d’eau, sinueux, partir en arrière et s’enfoncer sous la roche… Je continue à avancer doucement, c’est étroit mais ça passe. Ensuite, au bout d’une dizaine de mètres, ça devient très très très étroit, faudrait déblayer, seulement je n’en ai pas l'envie et je dois me rappeler les protocoles de sécurité ! Par contre ce que je n’ai pas dit, c’est le courant d’air puissant qui me vient dessus ! Plus tard j’expliquerai à Patrick ce courant d’air et il me répondra que ce devrait être un puits correspondant avec la grotte, quelque part à la lisière d’un champ : puits qui serait très instable -Faudra aller voir !

Dans cette partie de la grotte, je compte deux autres chiroptères.






Située au début de l’entrée de la caverne, je rentre dans une ancienne conduite forcée et je visualise un creux dans la partie basse. J’enlève des tas de pierres et quelque blocs, le trou s’agrandit, en pente descendante, pas assez large pour que je puisse y rentrer, mais suffisamment pour y passer la GoPro. Bref, ça part… Faudra désobstruer pour voir jusqu’à où, sachant que d’autres avant moi y sont  allés...


 


Je remballe mes affaires et dès que je me retrouve en dehors de la caverne un vent violent m’assaille, il gueule dans les arbres et par moment de la pluie tombe. Quant au ruisseau de Courbas, il est colérique...

 

Saleté de temps, venez vous lamenter qu’en été il fait trop chaud et patati et patata ! -Vive la canicule !

jeudi 18 février 2021

Sortie En Sire, Labruguière - 17 février 2021

 

 

 

Rédacteur : Pascal Hernandez
Localisation : Labruguière
Participants  :1, Pascal
But : Prospection autour de la résurgence de En Sire
Durée : 4/5 h

 Il fait beau, faut en profiter !

 

 


 

Mon 4x4 ayant son arbre de transmission en vrac je ne peux me déplacer trop loin mais assez pour me diriger à la résurgence d’Ensire. Je me gare donc dans un petit chemin montant, près du cimetière, mais avant d’aller à la résurgence, je fais le tour de la zone sur quelques km carrés… Je descends également dans l’énorme doline, tellement énorme qu’on se demande si s’en est une ! (100 m de diamètre). Puis au fond, je constate deux autres petites dolines ; évidemment il y a quelque chose là-dessous…

Je reviens vers la résurgence de En-Sire et sur un des versants je découvre deux trous. Je ne ressens aucun air frais mais si tout est bouché c’est normal… Un des trous semble être un conduit forcé dans la roche…

Je rentre dans la grotte, m’avance un peu alors que je ne suis pas venu explorer -j’ai quand même amené mon casque – Vers le fond, je m’allonge sur le gros bloc effondré de calcaire, je me connecte en mode contemplatif, et là, je continue à me dire que ce n’est pas possible que les deux laminoirs en Y puissent continuer ainsi sur des kilomètres… Sachant que des colorations ont été faites et que l’eau provient bien de la perte de la Resse, difficile donc d’imaginer un laminoir infini, d’autant qu’il y a un débit d’eau généreux. Je suis persuadé : derrière il y a de la galerie ! Mais comment y accéder ?!

En plein dans le cours d’eau, sur le bord, à quelques mètres de la sortie, deux pertes se sont fait jour dont une où le débit entrant est assez important -arbitrairement je dirais que s’engouffrent 1 à 2 litres d’eau par seconde. La deuxième perte est plus légère, presque anecdotique, mais elle s’enfonce plus profondément. 

 


Laminoir gauche


Laminoir de sable entre les deux laminoirs d'eau...


 

Laminoir droit

Je ressors après une vingtaine de minutes, avec cette étrange sensation de visualiser ce qui se passe derrière ces laminoirs, pour l’instant, infranchissables. J’imagine de superbes galeries se dirigeant vers la grotte de la perte de la Resse...

Une fois dehors je me dirige vers le chemin habituel de rando, mais auparavant je m’arrête sur la doline, un peu plus loin de l’entrée et qui petit à petit s’enfonce dans le sol, doucement, mais sûrement. Au fond de celle-ci un trou part presque vertical… Là aussi il serait intéressant de désobstruer.

Sur la route, je pense à ces laminoirs et à la manière de les contourner... P*** de laminoirs !


Un des trous, au fond...




 

mercredi 10 février 2021

Dimanche 14 février : petit tour dans le réseau des st-ponnais

 Rédacteur : matthias
Localisation : grotte de pondérach
Participants : 2, Matthias et Jean
But : à la recherche de l'as de pique
Durée : 6h30

compte rendu :

Depuis le temps qu'on voit trainer la photo de l'as de pique au local, on s'est dit qu'il serait temps d'aller voir de visu de quoi il en retourne en vrai. Rendez-vous était pris la semaine dernière mais la voiture de Pascal en aura décidé autrement. Pas démotivé pour autant, je remets le projet sur le tapis et c'est Jean tout fraichement débarqué de Paris qui vient m'accompagner pour relever le défi.

On cavale jusqu'à la salle du cataclisme puis là commence l'aventure. Les avis divergent sur le chemin à emprunter. On a par le passé chacun de notre côté repéré les départs possibles mais les  choix sont différents. Jean pense qu'il faut monter tout en haut à gauche et pour ma part, je pense que le départ est plutôt vers le milieu du plan incliné. Comme pour aller en haut il faut d'abord passer par le milieu, c'est donc mon  hypothèse qui sera testée la première.

Au dessus du vide, je scrute la descente vertigineuse : corde ou descente en libre ? soudain, tout en contrebas, mon faisceau intercepte un petit réflecteur bien reconnaissable laisssé par un ami  anciennement blond de chevelure. Cet indice me conforte qu'on est sur la bonne voie, Jean attend de voir pour être convaincu.

C'est maintenant trop facile , on suit simplement les petits miroirs qui nous amènent dans une très jolie galerie d'un profil bien singulier : à 60° pour la paroi de gauche qui fait un drôle de toit à la partie droite en forme de serrure. On passe devant les stalactites jumelles cassées qui repoussent lentement avec une fistuleuse en guise de reprise de pousse . On arrive devant la bête menaçante qui nous fait dire que l'on n'est plus très loin et on tombe finalement nez à nez avec le bel as de pique et son profil si joliment dessiné. au delà, s'amorce une partie de ramping puis des furetages et contortions les plus diverses pour explorer tous les recoins et essayer de trouver une sortie. Des racines, des coquilles d'escargots, des araignées, des odeurs de terre. Tout laisse à croire que l'on est vraiment pas loin de la surface mais aucunes issues ne s'offrent à nous, il faudra revenir sur nos pas.

Une pause casse croute s'impose puis un peut refroidis, on s'engage dans la galerie calas, la progression étant ce qu'elle est, on sera vite réchauffés ! des petites arrivées d'eau arrivent un peu de partout à 2m sous nos pieds, si l'on revient motivé à l'étiage, on pourrait surement suivre quelques laminoirs : avis aux amateurs... je passe mon tour.

Enfin comme personne n'a l'heure sur lui , on décide plus prudemment de rebrousser chemin afin de ne pas sortir trop tard. Tout compte fait, il n'est même pas 17h, on aura été vraiment efficace et chanceux  dans nos prises de decisions même si l'on regrette de ne pas avoir réussit à sortir sur la voie verte pour faire une traversée inversée ... cette déconvenue sera une parfaite excuse pour revenir et retenter notre chance avec un nouvel objectif à notre mesure.